te revoila ...

Fred avait passé une merveilleuse nuit. Il avait rêvé de Devina, et était donc d'un très bonne humeur ce matin. Seul son petit déjeuner l’agaça un peu, en effet il n'avait pas bu un bon sang prélevé directement à la gorge, depuis qu'il était arrivé dans ce château. Il devait ce contenter comme ce matin de sang en poche. Ce matin c'était du AB+.

Après s'être préparé il partit à l'infirmerie pour commencer à travailler même si ça restait un métier relativement très calme. L'infirmerie avait retrouvé un peu plus d'ordre et d'organisation depuis qu'il était arrivé.

Cela faisait bientôt une heure qu'il essayé de faire l'inventaire du matériel mais pas moyen, il ne pensait qu'a Devina. Elle lui manquait terriblement même si ils se voyaient souvent tout les deux. Il repensait à son parfum, son sourire, sa main jouant avec ses cheveux et leurs doux baisers.

Alors qu'il se laissait aller à ses songes, quelqu'un frappa à la porte de l'infirmerie.

Il reconnut tout de suite l'odeur de Cyril.

Fred : *Que peut-il bien venir faire ici ?* Entre ! -dit-il avec agacement-

La porte s'ouvra lentement et Cyril rentra dans l’infirmerie. Il regarda les moindres recoins de l'infirmerie.

Fred : rassure toi, il n'y a personne d'autre si c'est ça que tu regarde

Il ne répliqua pas, continuant de jeter un œil

Fred : Bon ! que me vaut l'immense honneur de ta visite ? -dit-il avec ironie- tu a mal au ventre et tu espère que je te donne un cachet ? Tu te sens nauséeux ?

Fred ne bougea pas, il restait assis dans son fauteuil attendant la raison de cette visite.

Cyril braqua soudainement son regard sur Fred et ricana.

- Rien que ta présence me donne la nausée, cracha-t-il. Tu empestes l’humain à des kilomètres !

Le regardant de haut, il se passa une main dans les cheveux et sourit méchamment, conscient que le jeune vampire en face de lui n’aimerait pas les mots qu’il s’apprêtait à dire.

-D’ailleurs, tu as aimé transformer cette stupide humaine ? Qu’a tu ressentis, quand tu lui as planté tes crocs dans sa chair ? Tu as aimé sentir ton insipide poison se déverser dans son corps et la tuer lentement à l’intérieur ? Tu te souviens d’avoir senti son ultime battement de cœur ? Tu as fait d’elle une créature maudite, qui ne mérite aucunement de vive !

Il éclata de rire puis s’avança vers Fred, plantant son regard dans le sien.

-Je cherche Triket. Dit-il tout simplement, conscient de passer d’un sujet à l’autre.

Mais qu’importe ! La fille ne l’intéresser nullement.

Il n'avait pas changé d'un poil.

Fred : ce que j'ai fais à Devina ne te regarde pas. Et puis d'abord, juste pour info c'est elle qui me l'as demandé, je ne l'ai pas forcé ou imposé comme toi avec moi -il lui fit un sourire de reproche- et qui plus est nous nous aimons, et nous voulions rester ensemble pour l’éternité.

Il se leva de sa chaise et se posta devant Cyril

Fred : mais bon tu ne peux pas comprendre, tu m'as l'air d'avoir oublié ce que peut être une émotion.

Cyril : Je cherche Triket

Fred : tiens donc ! Et c'est à moi que tu viens demander ça !? -il rigola très fort- avoue que c'est plutôt risible. Que voudrais tu qu'il vienne faire ici franchement ? Il est toujours fourré dans tes pattes comme un vulgaire animal attendant qu'on lui file un os ! -cracha t-il- M'enfin ! je ne sais pas peut être qu'a force de te supporter il en a eu marre et a voulu prendre des vacances, ce qui est tout à fait compréhensible.

Cyril le regardait d'un air mauvais, peut être Fred n'aurait-il pas du le provoquer ainsi.

Cyril lui lança un regard noir, tout aussi noir que les ténèbres. Comment ce pauvre inconscient pouvait-il se permettre de parler ainsi de Triket , lui qui n’ait qu’une simple erreur de parcours. Une simple erreur qu’il aurait préféré tuer, plutôt que de lui offrir l’éternité. Souriant, et sans lui laisser le temps d’anticiper son geste, Cyril le saisit violemment à la gorge - plantant légèrement ses ongles dans la chair de son cou- et le força à tomber à genoux sur le sol.

- À tu déjà danser avec la mort ? Souffla-t-il, le regard illuminé d’une vive folie.

Alors qu’il sentait Fred tenter de se débattre, il resserra sa prise sur son cou et passa derrière lui, puis il se laissa glisser à genoux, collant son torse contre son dos. À l’aide de son autre main, il agrippa les cheveux de Fred et lui tira la tête en arrière, lâchant ainsi sa prise sur son cou.

-Je vais te faire danser avec la mort, mon cœur, susurra-t-il contre son oreille, avant de laisser glisser sa bouche contre son cou. Je vais te faire entrevoir les étoiles et la douce agonie. Veux-tu danser avec la mort ?

Sans attendre de réponse –et conscient qu’elle serait négative- il planta ses crocs dans le cou de Fred, pas pour le tuer, mais pour lui faire gouter la sensation de folie et de vide. Celle que ressentiraient tous les humains mordus par Triket. Il soupira de plaisir, alors que son ignoble venin s’infiltrait dans le corps de Fred, le faisant flanchait. Il pouvait ressentir l’esprit du jeune vampire tangué sous cet assaut de dévastation. D’abord, le venin lui pétrifier tout le corps, le glaçant encore plus qu’à l’accoutumer, puis son esprit sombrerait lentement dans une douce étreinte de folie, puis le noir et le vide s’y insinuer progressivement. Avant qu’il n’arrive au point de non-retour, Cyril retira ses crocs du cou de Fred et le laissa s’effondrer sur le sol, le corps secoué de spasmes.

-Si je cherche Triket, c’est parce qu’il est encore « instable » , dit-il plus pour lui-même, en se relevant , le laisser seul trop longtemps signerait l’arrêt de mort de plusieurs humains. Et comme il n’est pas dans le château et qu’il te hait tellement, je voulais m’assurer qu’il n’était pas là.

Voyant que le corps de Fred était toujours secoué de spasmes, il s’agenouilla devant lui et lui prit le visage, d’une main ferme.

-Tu es vraiment faible, Fred. Souffla-t-il avant de l’embrasser, comme pour récupérer le poison qu’il venait de lui insuffler.

Aussitôt, les tremblements cessèrent, et Cyril se redressa en souriant, attendant que Fred laisse exploser sa colère.

Fixant son bras meurtri, Cyril l’approcha de son visage. Extatique, il passe sa langue sur sa blessure, savourant son propre gout d’agonie et de mort, puis il porta son attention sur Fred, le visage inexpressif.

- N’a tu donc pas encore compris ? N’a tu donc pas sentie la douce lueur de folie illuminée ton cœur ? Pauvre fou ! On ne peut pas fuir la folie, comme on fuit un misérable parasite. Elle est toujours là, toujours enfuie au plus profond de l’âme. Elle se manifeste toujours quand on ne l’attend pas et je ne peux pas contrôler l’incontrôlable.

Soudain –comme pour ponctuer sa phrase - un sourire fou et cruel pris possession de ses lèvres et il s’effondra à genoux sur le sol, en se tenant le bras droit. L’agonie entraine l’agonie. Riant comme un fou, il releva la tête et planta son regard –plongé dans l’intense abîme de la folie- dans celui de Fred. Tout comme l’agonie se nourrit d’agonie, la folie se nourrit de folie.

Et c’est en éclatant de rire qu’il se saisit des pans de la blouse d’infirmier de Fred, tirant dessus pour que lui aussi tombe à genoux. Écartant les cuisses, Cyril le tira vers lui, toujours en le regardant dans les yeux.

- Pauvre fou qui pense tout savoir, ricana-t-il, mais dit moi, entre nous, qu’a tu fait de fou dans ta vie, hein ? Rien ! Non, rien ! Tu ne peux pas savoir, tu ne peux pas comprendre ! Tu n’as fait qu’entrevoir une partie de folie ! Moi, je la côtoie tous les jours, tout le temps ! Ça fait presque 1800 ans, qu’elle m’enserre dans ses bras, 1800 ans qu’elle est la seule, oui la seule, à être mon amie, ma compagne la plus fidèle. Elle est la seule, mais tu ne comprends pas, tu ne la comprends pas ! Mais je peux t’apprendre, oui, je peux t’apprendre…

Souriant, il tira sur les pans de la blouse de Fred - qu’il n’avait pas lâché - collant presque leurs torses.

- Dit moi, susurra-t-il en rapprochant son visage du sien, à tu déjà fait l’amour avec un homme, plus vieux que toi ?

Cyril éclata de rire en lâchant les morceaux de tissu, puis il se releva en se passant une main dans les cheveux.

-Ah Fred, ta vie à l’air tellement fade. Je te propose de te faire entrevoir le paradis entre tes cuisses et tu refuses ? Quand apprendras-tu donc à mettre un peu de fantaisie dans ta vie ? Tu es tellement petit Fred, tu me déçois.

Sans s’occuper de la pagaille autour de lui, Cyril se dirigea vers la porte, avant de se retourner.

- J’espère pour toi que tu ne toucheras pas à Triket, car crois-moi, si j’apprends que tu lui as fait le moindre mal, tu vas le regretter. Ma fureur sera tel que rien ne pourra l’apaiser. Je te préviens, ne touche à aucuns cheveux de Triket, sans mon accord.

Il se tourna à nouveau vers la porte, l’ouvrit puis s’apprêta à sortir, mais se stoppa.

-Qu’est-ce que... Commença-t-il avant d’être coupé par les bras de Triket, venu lui enserrer la taille.
- Je me suis perdu, minauda Triket, avec une mou qui aurait fait fondre un Iceberg.
-Oh ! Mon pauvre amour. Je t’ai cherché dans tout le château.
-Je suis désolé, pleurnichât-il. Je voulais me balader, mais je ne retrouvais plus mon chemin.

Cyril prit Triket dans ses bras, puis il sortit de l’infirmerie sans un dernier regard pour Fred.

-Viens, je te ramène à la bibliothèque.

Présent depuis le début de la conversation –mais invisible à leurs yeux- Fubuki avait abandonné son livre fantomatique pour suivre ce distrayant échange. Assis en haut d’une armoire, il avait assisté à leur conversation mouvementée. Quand Cyril ferma la porte, Fubuki descendit de l’armoire avec un petit bouquet de pâquerettes.

- Ne sont-ils pas mignons ? Demanda-t-il en se matérialisant devant Fred. Pourquoi à tu refusais sa proposition ? Lord Black quelque chose à l’air tellement gentil.

Souriant, il vola dans la pièce et se posa sur une chaise en caressant les pétales des fleurs…Puis il se releva et tandis une pâquerette à Fred.

-Fraisinette, tu veux une pâquerette ? Chantonna-t-il.

Fred ne fut même pas étonné de voir se matérialiser un fantôme devant lui. Il y avait tellement de choses dans ce chateau entre vampires, loups garous, démons et autres que des fantômes, franchement ça n'étonne plus.

Fred : tiens donc ! Es tu ici depuis un moment ?

Fred continua de ranger l'infirmerie tout en parlant.

Fubuki : Fraisinette, tu veux une pâquerette ?

Fred se mit à rire. C'était bien la première fois qu'un fantôme lui proposait une pâquerette et lui donnait un surnom.

Fred : Fraisinette ? -il rit de plus belle- Non merci, je ne suis pas fleur. Alors dis moi, qui es tu ?

Fubuki le regarda, en caressant sa pâquerette.

- Moi ? Je suis Fubuki Kuro et… Enfaite, je ne me souviens pas de qui je suis. Je ne sais pas, j’ai complètement oublié. Je pense avoir un lien avec Lord Black quelque chose, mais je n’arrive pas à m’en souvenir. Je ne sais pas Fraisinette, j’ai oublié. Tu es sûr que tu ne veux pas de pâquerette ?

Voyant Fred secouer la tête pour lui signifier qu’il n’en voulait pas, Fubuki haussa les épaules et glissa une pâquerette derrière l’oreille de Fred avant de partir en direction du mur.

- Tu es fou, complètement fou, chantonna-t-il en retirant un à un les pétales des pâquerettes, tu es cinglé, complètement cinglé. Tu es idiot, complètement idiot.

Il continua de chanter, en redevenant invisible, puis sans s’occuper de Fred, il traversa le mur.