Quand Fubuki retrouve la mémoire, c’est explosif !

Allongé sur une des grandes tables de la bibliothèque, Cyril fixait le plafond, tout en caressant distraitement les cheveux de Triket, blotti contre lui. Il repensa à son arrivée au château, et à sa conversation avec Lilith - avant qu’il ne fasse revenir l’âme de son compagnon dans ce monde. Enfaite, elle avait raison, contrairement à ce qu’il penser, ce n’était pas juste pour le sexe qu’il avait fait revenir Triket, mais bien parce qu’il éprouver des sentiments pour lui. Pas autant que s’il avait été humain, certes, mais au fond de lui, il sentait comme quelque chose qui lui tiraillait les entrailles. Une sensation qu’il avait déjà ressentie bien avant sa transformation. Une sensation qu’il n’avait éprouvé qu’une seule fois dans sa vie humaine. Il aurait tant donné pour ressentir son cœur battre à nouveau, juste une fois, une dernière fois. Il avait oublié ce que cela faisait d’aimer, d’aimer réellement quelqu’un jusqu’à en avoir le cœur battant à une folle allure. Il aurait aimé sentir cette sensation s’insinuer dans tout son corps, et exploser au creux de son cœur, bien trop mort.

Triket se blottit un peu plus contre lui, le ramenant soudain à la réalité. Il avait toujours les yeux fermés –comme s’il dormait- et son sourire s’élargit quand Cyril entrelaça ses doigts aux siens. En même temps, après ce qu’il venait de faire, Triket ne pouvait que sourire…D’ailleurs, Cyril ferait bien de penser à réparer la table, avant que des étudiants ne se demande pourquoi il y avait autant de traces de griffures.

- Cyril, sourit Triket en se redressant et en montant à califourchon sur son corps, je veux recommencer…

Sans attendre, Cyril passa ses bras autour de la nuque de Triket et rapprocha son visage du sien, pour l’embrasser. Si Triket demandé, il allait exaucer ses exigences…

Fubuki visita le sous-sol, plus particulièrement la salle de torture, puis dès qu’il eut finie, il remonta vers le plafond pour accéder au 1er étage. C’est comme ça qu’il arriva au pied de la table de la bibliothèque, surprenant les deux amants maudit en pleine « distraction »

Fubuki : Good morning vous deux, je ne fais que passer. Continuer, chantonnât-il joyeusement.

Il continua à flotter dans l’air puis se dirigea vers une étagère. Il voulut pendre un livre mais celui-ci tombât par terre et s’ouvrit, soudain il vit le dessin d’une jeune femme et plusieurs de ses souvenirs lui apparurent en flash. Il revit le visage de Lou, sa femme, celle dessinée dans le livre. Puis il revit sa mort ainsi que le visage souriant de Cyril perdu à travers la foule des villageois, il se souvenait maintenant ! Il était mort à cause de Cyril !

Fubuki : Black ! Explosât-il, Enfoiré de Tchaïkowski c’est toi qui m’as tué.

Dans sa fureur, il fit exploser tous les carreaux de la bibliothèque et envoya valser Triket contre le mur. Quelques livres tombèrent des étagères

Quand le livre tomba sur le sol et que Fubuki laissa exploser sa colère en l’appelant par son –vrai- nom, Cyril se leva et cacha Triket dans son dos. Debout sur la table, il toisa méchamment le fantôme. Ça y est, le moment était enfin arrivé ! Quand toutes les fenêtres explosèrent, Cyril n’esquissa aucun mouvement, ni même quand des morceaux de verre vinrent se planter dans son dos. Enfaite, il ne bougea que quand il entendit un gémissement de douleur dans son dos. Délaissant Fubuki, il se retourna et découvrit Triket allongé sur le sol, le bras en sang.

- Cyril... gémit-il, je saigne…

Il sauta sur le sol, toujours sans un regard pour le fantôme et se précipita vers son jeune amant qui se tenait le bras. Il savait à quel point il détester voir couler son propre sang. Il s’agenouilla devant lui et lui retira les quelque éclats de verre, avant de lécher son bras couvert de sang. Sentant Fubuki s’énerver dans son dos, il caressa tendrement la joue de Triket et le regarda en souriant.

- Va-t’en ! Chuchota-t-il, va-t’en. Je dois faire face à mes vieux démons.

Il se redressa et obligea Triket à quitter la bibliothèque. Quand la porte se referma, Cyril ricana et se tourna lentement vers le fantôme, qui n’avait toujours pas bougé. Il sauta sur la table et avança lentement en soutenant le regard de Fubuki.

- Tu penses que je t’ai tué, Fubuki Kuro ? Ricana-t-il. Mais je ne t’ai pas tué ! Ce sont les villageois ! Pas moi ! Je n’ai fait que te dénoncer ! Parce que je voulais mourir ! Je voulais bruler, moi aussi ! Mais ces idiots de villageois n’ont absolument rien compris ! Ils n’ont pas compris pourquoi je savais autant de choses à votre sujet, ils n’ont pas compris que j’étais aussi un vampire ! Ils n’ont jamais rien compris !

Il sauta à nouveau sur le sol, et se planta devant le fantôme. Qu’importe ce qui allait arriver, il serait prêt à tout affronter.

Cyril se rapprocha de Fubuki.

Fubuki : mais c’est à cause de toi que je suis mort, enfoiré, Hurlât-il, et maintenant tu vas souffrir comme j’ai souffert.

Fubuki passa sa main au travers de la poitrine de Cyril et lui sera le cœur, en lui envoyant une décharge ectoplasmique qui lui donna l’illusion que son cœur bâter de nouveau.

Fubuki : Ressent la douleur ! Sens comme le sang coule dans tes veines, sens comme ton cœur bats. Ressent les émotions humaines, je veux que tu souffres autant que j’ai souffert ! Voie comme la mort peut être terrible. Ressent la haine que j’éprouve, ressent la tristesse, la tristesse quand on perd quelqu’un, ressent tout ce que les humains peuvent ressentirent.

Fubuki le regarda souffrir devant lui.

Durant 1800 ans d’existence, il n’avait jamais tremblé devant personne, il n’avait jamais esquissé un geste de recul devant la mort. Il avait toujours été celui qui infliger la peur, celui devant qui on tremble, on implore, on pleure, mais maintenant, à cet instant, c’était lui qui avait peur, c’était lui qui tremblait. Le regard de Fubuki était tellement assombri par la haine, qu’il eut l’impression de défaillir.

Quand le fantôme lui saisit le cœur, il suffoqua. Il lutta pour respirer, mais c’était comme si l’air refuser de rentrée dans ses poumons. Alors que Fubuki le regarder souffrir, il sentait le sang couler dans ses veines, il sentait ses battements cardiaque accélérer, il sentait la chaleur de son corps. Il ressentait tout, comme un humain. Alors qu’il lutta à nouveau pour reprendre son souffle, des larmes dévalèrent sur ses joues. Il avait mal, beaucoup trop mal. Mais il était quand même heureux que Triket ne soit pas là, pour assister à ça ! Assister à sa souffrance, sa faiblesse… Son humanité.

- A-Arrête ! Réussit-il à souffler, du bout des lèvres.

Fubuki: Arrêter ? Ricana Fubuki, mais pourquoi veux-tu que je m’arrête en si bon chemin ? Tu n’as ressenti qu’une infinie partie de ma souffrance, maintenant, je vais te faire réellement souffrir, je vais te faire entrevoir la vraie souffrance et tu vas tout ressentir !

Fubuki lâcha son cœur, et Cyril s’effondra sur le sol, en suffoquant. Tout ça n’était que le début, une simple préparation, la vraie souffrance allait arriver maintenant, et elle serait vraiment cruelle. Fubuki ricana à nouveau et ordonna à Cyril de le regarder. Quand le vampire leva la tête vers lui, il sourit de plus belle, un sourire cruel et mauvais. Oui, maintenant la vraie souffrance aller commence.

Fubuki: Je t’ai préparé une surprise Tchaïkowski ! Je suis sûr que tu vas A-do-rer ! Tu es prêt ?

Sans attendre de réponse, il fit apparaitre dans un tourbillon de brume, l’âme de John Rosenberg-Black.

Quand l’âme de John apparut devant lui, Cyril éclata en sanglots, comme un vulgaire enfant. Il n’avait jamais pleuré ainsi, il n’avait jamais eu mal ainsi. Pour la première fois depuis tellement longtemps, il pouvait ressentir ce que cela faisait d’être humain à nouveau. John lui sourit gentiment et Cyril se redressa, sous l’horrible rire de Fubuki. Il haïssait le fantôme pour lui faire subir d’horrible souvenir, lui faire ressentir d’horrible sensation de tiraillement dans tout le corps, il le haïssant de le rendre si faible. Les jambes tremblantes, il s’approcha de l’apparition.

- J-John… Souffla-t-il, le visage ravagé par les larmes.
- Ne pleure pas, sourit-il, je vais bien. Je n’ai jamais douté une seule seconde de ton amour, mais je ne dois plus être un poids pour toi. Je sais que tu t’en veux, mais il est temps de passé à autres choses.
- Mais... Je t’aime...

Il pleurait toujours, incapable de se retenir. Son cœur pulsait tellement fort dans sa poitrine qu’il avait l’impression qu’il allait s’échapper. L’esprit de John lui posa délicatement sa main sur la joue, toujours en souriant.

- Et je t’aime aussi, chuchota-t-il, mais maintenant tu as Triket, et je veux que tu l’aimes comme tu m’as aimé, je veux que tu l’aimes encore plus, si c’est possible, car j’ai vu son âme, j’ai senti son amour pour toi. Il est aussi réel que le mien l’était, il t’aime autant que je t’aime.

Cyril hocha la tête, incapable de répondre, bien sûr qu’il aimait Triket, mais serait-il capable de l’aimer autant que John ?

- Ne m’oublie pas, reprit John, mais ne cours plus après moi. Je te remercie pour ta fidélité durant c’est 1800 ans, mais si tu continues ainsi, tu vas te détruire. Ai confiance, tout ira bien.

John sourit de plus belle, et le cœur de Cyril se serra dans sa poitrine. Il se rapprocha de son –ancien- amant et ses yeux papillonnèrent alors que leurs lèvres se rapprocher. Il voulait sentir le contact de ses lèvres fantomatiques sur les siennes, une dernière fois.

- Je t’aime, souffla Cyril contre les lèvres de l’apparition.

Ne supportant plus la douleur qui le briser entièrement, il s’écroula sur le sol, en se contorsionnant dans tous les sens. Les battements de son cœur se firent de plus en plus irréguliers, jusqu’à s’arrêter, lui coupant la respiration l’espace d’un moment. Il suffoqua en se tenant la gorge, mais l’air refuser d’y entrer. Sous le rire de Fubuki, il sentit son corps redevenir glacer. Finalement, c’était peut-être mieux ainsi.

Quand enfin, sa gorge ne fut plus obstruée, il se redressa, énervé.

- Je te déteste, Kuro !