Retour de Fred [Matinée]

Alors que la bibliothèque se remplissait d’étudiants humains, avide de savoir, Cyril parcourait les différents rayonnages afin de récupérer les livres traitant –sérieusement- de résurrection d’âmes et autres ouvrages touchant à la magie noire. Entre de mauvaises mains, il pouvait faire des ravages et, vu l’ambiance plus qu’agiter suite à l’arrivée de Peter au château, il valait mieux les cacher en lieux sûr. Retirant un nouveau livre, il le déposa sur la pile que porter Triket –son nouveau compagnon.

Alors qu’il allait prendre un nouveau livre, il se stoppa soudainement, repérant l’odeur d’un vampire dans les entourages. Si Peter envoyer encore un de ces sbires pour venir le tuer, ou quoi que ce soit d’autres, il n’avait pas l’intention de le laisser en vie. Pendant 1800 ans, il avait vécu seul, à la poursuite de quelqu’un qu’il ne trouverait surement jamais et voilà que maintenant qu’il était arrivé ici, Peter venait l’ennuyer avec ses petites querelles de fille. Alors si un de ces misérables toutous venait l’importuner ou pire ! Importuner Triket, il n’hésiterait pas à le tuer ! Oui, à le tuer très lentement, à l'abri des regards indiscrets.

Se tournant vers Triket, toujours à ses côtés, il lui caressa tendrement la joue puis y déposa ses lèvres. Il n’avait pas pu protéger John, mais il comptait protéger Triket, au péril de sa vie, s’il le fallait.

- Va déposer ses livres dans la réserve, et n’en sort pas tant que je ne t’en aurais pas donné l’autorisation.

Triket acquiesça et partit au bout de la bibliothèque, tandis que Cyril s’avança entre deux longues table, juste en face de la porte, et croisa les bras, provoquant des regards incrédules de la part des étudiants. Qu’importe ! Il ne laisserait personne s’approcher de Triket !

L’odeur du vampire se fit plus forte et, à travers tout ce tumulte de sensation, il crut la reconnaitre, comme une odeur familière.

Quand Fred entra dans la bibliothèque, un large sourire prit possession des lèvres de Cyril, pas un de ses sourires de déments, mais un sourire joyeux. Alors comme ça, la première personne qu’il avait transformée sur un coup de folie l’avait retrouvé. Avait-il fait tout ce chemin pour lui reprocher sa transformation ? Dans ce cas, c’était peine perdu. Les reproches il s’en contre ficher pas mal.

-Fred ! Répondit Cyril, que me vaut l’honneur de ta visite ?

Souriant toujours –et sans le laisser répondre- il s’approcha de lui et le saisit par les épaules pour l’emmener un peu plus à l’écart des étudiants. Il fallait toujours se méfier, avec les vampires, cela pouvait dégénérer en une fraction de seconde et il était bien placer pour le savoir. L’entrainant dans une allée de la bibliothèque, loin des oreilles indiscrètes, il jeta un coup d’œil à la réserve- là où il avait envoyé Triket- puis reporta son attention sur Fred.

-Nous serons plus tranquilles pour parler, ici.

La joie d'avoir retrouver Cyril ne dura que peu de temps car, à peine isolé tout les deux, la joie s'évapora laissant place à de la colère. L'homme qui l'avait lâchement abandonné sans la moindre explication était là devant lui, souriant comme si de rien n'était. Il voulait comprendre, avoir enfin des explications.

_ Ravi de te revoir Cyril -dit Fred avec un léger sourire- Tu te doutais bien qu'un jour je finirais par te retrouver pour te demander des explications non ? -il attendait une réaction mais il n'y en eu aucune- Alors maintenant, explique moi pourquoi tu m'as laissé seul ? Je nous pensais ami Cyril ... Tu étais comme un frère, j'avais promis de 'aider à retrouver John même si cela devait me couter la vie ! Et pourtant, un beau jour tu as disparut.

Un groupe d'étudiants apparut dans l'allée. Fred se tourna vivement vers et leur jeta un regard remplis de haine.

_ Allez vous en ! cria t-il

ils ne mirent pas longtemps à déguerpir, lorsque Fred commença à faire quelques pas dans leurs directions. Il resta un petit moment dos à Cyril, sentant son regard posé sur lui puis se retourna pour lui faire face à nouveau.

_ Cyril ... -dit-il soudain plus calme- Je te supplie de mettre fin à mes interrogations maintenant, j'ai besoin de réponses ! Si je n'ai était qu'un jouet à tes yeux, très bien ! dis le moi et je partirais, je te laisserais tranquille. -il le regarda dans les yeux pendant quelques instants- ne me laisse pas dans l'ignorance ...

Son sourire envolé et soutenant toujours le regard de Fred, il s’approcha lentement de lui, l’obligent à reculer, jusqu’à ce qu’il percute l’étagère de livre derrière lui. Il s’approcha encore, jusqu’à coincer Fred entre l’étagère et son propre corps. Le fixant toujours dans les yeux, il glissa sa main sur la joue du jeune vampire.

- Je ne voulais pas te mordre. Je m’étais interdit de transformer quiconque, parce qu’à cause de ça j’ai tout perdu. Ma vie, mon âme, mon esprit, John. J’ai même perdu le contrôle de mon propre corps. Oui, j’ai absolument tout perdu. Je ne voulais imposer à personne cette condition de maudit, mais l’appelle de ton sang a été trop fort.

Comme pour ponctuer ses mots, il vient embrasser le cou de Fred, y laissant glisser ses dents.

-Ton sang pulsait tellement fort dans tes veines et mon esprit avait tellement sombré dans la folie, chuchota-t-il contre la chair du vampire, que celà a réveillé mes plus bas instincts. Je ressentais le besoin de te transformer, au plus profond de moi. Et puis je l’ai regretté. C’est pour ça que j’ai fini par partir. Je ne pouvais plus supporter que tu vives cette existence de maudit de ma faute.

Délaissant son cou, il le regarda à nouveau dans les yeux, avant de s’approcher dangereusement de ses lèvres, se stoppant qu’à quelque centimètre.

-Tu n’as jamais été un jouet Fred. Susurra-t-il contre ses lèvres, je n’ai jamais joué avec toi, comme je joue avec mes victimes. Maintenant, je te laisse le choix. Reste à mes coter et je veillerai sur toi, je te protègerais et je te donnerais ce que tu désires. Tout, ce que tu désires.

Il posa délicatement ses lèvres sur les siennes, avant de se reculer et de le regarder à nouveau dans les yeux.

-Ou alors, part. Mais sache que si tu décides de partir, je ne tenterais pas de te rattraper, je ne te protègerais pas, et je laisserais Peter s’occuper de toi comme il l’entend. À toi de voir ce que tu veux.

Il se recula, laissant Fred libre de tout mouvement et s’appuya contre le rayonnage, dans son dos.

- Fait le bon choix, car l’éternité c’est long, très long. Sourit Cyril, en attente d’une réponse.

Invisible aux yeux des étudiants, Fubuki se matérialisa après avoir traversé plusieurs rayonnages de la bibliothèque. Passionner par son roman fantomatique, et un peu à l’ouest, il se stoppa en entendent des voix. Relevant les yeux de son livre, il regarda tour à tour les deux personnes.

- Bien le bonjour, Lord Black quelque chose… Claironna-t-il d’une voix qu’il semblait venir d’outre-tombe. Et bien le bonjour à toi aussi... Fraisinette. Quel temps merveilleux, vous ne trouvez pas ?

Sans attendre de réponse, il replongea dans son livre, passa entre les deux vampires et redevint invisible en continuant sa route.

Après ce discours de Cyril, et ce petit baiser, Fred mit un petit temps avant de retrouver ses esprits, ce qui fit rire Cyril. Le rire de Cyril agit comme une douche froide.

_ Ainsi tu m'as transformé juste parce que malgré ton grand âge tu ne sais toujours pas contrôler tes pulsions ? -il méprisa Cyril du regard- Je n'ai donc rien était à tes yeux, je t'ai cherché et maintenant que je t'ai trouvé j'aurais préféré ne jamais t'avoir revu Cyril !

Il s'éloigna de Cyril au cas ou il lui reprendrait l'envie de se coller à lui.

_ Tu me parle de protection, alors que durant toutes ces années tu m'as laissé seul. J'ai appris à me débrouiller seul vois tu, et je n'ai pas besoin de toi pour ma protection. Peter ne me fais pas peur même s'il est puissant, la mort ne me fais pas peur car tu m'as éjà tué il y a maintenant 153 ans ! Depuis je reste figé à l''âge de 17 ans sans la moindre perspective d'avenir ou de vieillesse ... -la rage et la colère commençait à parcourir ses veines- tu m'as tué Cyril ...

Il attendit un long moment sans rien dire.

_ C'est finit, nous n'avons plus rien à nous dire Cyril, je ne t’embêterais plus.

Il se retourna et commença à marcher en direction de la sortie de la bibliothèque

Éclatant de rire, il se laissa tomber à genoux sur le sol, le corps secoué de spasmes. Folie, douce folie. Il releva la tête pour regarder Fred, il n’y avait plus aucun sentiment dans son regard, juste de la folie. De la folie à l’état pur.

-Tu ne sais pas ce que sait toi de sombrer dans la folie et la démence ! Hurla-t-il, tu ne sais pas ce que ça fait de perdre tout contrôle sur son corps ! Non ! Tu ne sais pas ! Toi, tu tues sans jamais lutter ! Tu réponds à ce besoin avide de meurtre sans te poser de questions. Moi, je lutte constamment ! Contre mon envie de meurtre, contre mon propre corps, contre ma propre folie ! Je suis son esclave ! L’esclave de ma pauvre folie dévastatrice, tu m’entends ? L’esclave de ma seule amie. La seule ! La seule que j’aime vraiment, celle qui connaît mes tourments et qui m’a pris pour amant ! (il éclata de rire à nouveau) Mais toi, tu ne la verras jamais ! Toi, tu ne sais rien ! Rien ! Rien ! Tu crois savoir, mais tu ne sais pas ! Non ! Non ! Tu ne sais pas !

Il éclata à nouveau de rire, son rire de dément, celui dénué de toute raison. Son esprit avait sombré. Sombré jusqu’au tréfonds de son âme de fou.

Entendant Cyril rire ainsi, Triket sortit de la réserve et se précipita vers lui, tomba à genoux sur le sol et se blottit contre lui l’empêchant de tuer Fred, mais Cyril l’attrapa par les cheveux et le poussa violemment sur le coter. S’il avait pu pleurer, il aurait éclaté en sanglots tant le choc lui avait fait mal. Il se recroquevilla sur lui-même tandis que Cyril se redresser, de toute sa hauteur. Le regard tout aussi noir que le néant, il sourit cruellement.

-Tu as été une erreur Fred, cracha-t-il avec hargne, juste une simple erreur.

Entendant Triket gémir de douleur, il tourna la tête vers lui et toute trace de folie disparut de son visage. S’accroupissant à ses coter, il le prit dans ses bras.

- Pardonne-moi, mon amour. Souffla-t-il tendrement. Pardon, je ne voulais pas.

Triket l’enlaça à son tour et enfuit son visage dans le cou de son compagnon, sans s’occuper de Fred. C’était à cause de lui que Cyril avait agit ainsi et il le détestait ! Oui, il le haïssait. Cyril braqua son regard sur Fred, tout en caressant les cheveux de Triket.

-Fuis, misérable parasite, crachat-il avec dégout. Fuis, pendant que tu ignores la folie, et la démence. Oui, fuis.

Fred resta là, à fixer Cyril pendant qu'il lui crachait toutes ses paroles au visage. A présent il ne ressentait plus aucune colère envers Cyril, non plus aucune, mais de la pitié. Il avait aussi pitié pour ce Triket, il se demandait aussi qui il pouvait bien être. Encore une création de Cyril sûrement. Cyril n'était plus rien, il n'était plus que l'ombre de lui même, la folie l'avait rongé.

_ Tu as été une erreur Fred -cracha Cyril avec hargne- juste une simple erreur.

Fred rit en entendant cela, il ne le savait que trop bien d'avoir était une erreur.

_ Fuis, misérable parasite -cracha Cyril avec dégout- Fuis, pendant que tu ignore la folie, et la démence. Oui, fuis.

Cette dernière phrase fit rire Fred de plus belle.

_ Si tu as finis, je vais y aller maintenant -il lui sourit gentiment sans aucune rancœur- Adieu Cyril ...

Il Partit, rouvrant cette porte qu'il avait eu tant de mal à ouvrir quelques instants plus tôt. C'était tellement plus facile de sortir que d'entrer, il se sentait plus léger, n'éprouvait plus aucune crainte. Il avait eu les réponses qu'il attendait, enfin. Le pas léger il parcourra les couloirs pour sortir du château et allait faire un tour au village pour se changer les idées laissant derrière lui Cyril et son passé, une nouvelle vie s'offrait à lui dorénavant.