Rencontre avec sa propre race ?

Marcher. Voilà la principale occupation d'Ezreal en ce moment. Les choses sont tellement simples quand on ne fait que marcher. Rien à penser. Rien à chercher. Juste marcher. De cette manière, notre ami passe pour un vagabond mais cela ne le dérange que très peu.
En fait, sa marche à travers son nouveau lieu de vie, l'amena à un pont. Un pont survolant un cours d'eau qui semblait bien dangereux. Voire même mortel. Ed' s'arrêta et regarda vers le bas du pont. Un tel spectacle lui plaisait. Voir et observer, avec quelle force pouvait déferler l'eau. La nuit tombait, peu de personne empruntait ce pont dans l'immédiat.

* Il fait bon ici, le coin est sympa. Peut-être que c'est l'occasion de recommencer une nouvelle vie. Sans massacre. Qui sait... *

Plongeant dans ses pensées et commençant à être gagné quelque peu par les remords de ses crimes, Ezreal s'arrêta net en fixant les cieux. Pensant à rien. Le regard vide. Il ne sentait rien, n'entendait rien. Comme s'il était entièrement coupé du monde.

Une voix. Une simple voix fit sortir Ezreal de ses pensées. Cela n'était en rien étonnant, en fait, une chose avait fait revenir sur terre Ed'. Une odeur. Bien trop familière. Comme si un être connu lui avait parlé. Se rendant compte à quel point, il avait été long à s'en apercevoir, il souria. Non pas pour rendre le sourire adressé par la demoiselle en face de lui. Non non, il souriait face à sa vigilence qu'il avait totalement mise de côté. Un rien aurait pu le surprendre là. Il pourrait même la remercier de ce fait, mais cela semblerait bien trop étrange.

" Salut. Avant de chercher à savoir ce que je fais ici, je pourrai au moins savoir qui tu es ? Et pourquoi... Pourquoi j'ai cette impression que tu es... Comme moi ? "

Sur ces mots, il se ravisa quelque peu. Trop brusque. Trop rapide. S'il se fait des idées et qu'il se trompe, elle le prendrait pour un fou. De plus, ses parents ne lui avaient rien dit à propos de ce lieu. Ni de ce qu'il y trouverait, sans compter qu'on lui a toujours dit de ne révéler sa véritable forme qu'aux siens. Dans le cas contraire, il faudrait une excellence raison pour le faire.

* Merde. Bon, passons. *

" Enfin, oublie ça, je suis Ezreal. Ezreal Duncan, et toi ? "

La seule et unique solution lui semblant viable était de reprendre normalement. Sans trop paraitre louche. Pourtant, elle dégageait une odeur très familière. Se raviser aussi vite était une bonne idée ? Pour le moment, il fallait surtout à Ed' des réponses, mais pour ça, il faut éviter de paraitre pour un fou devant les autres.

Elle ne répondit pas tout de suite à ce qu'il venait de dire.

Aiko : *"comme moi" ? alors peut etre mon intuition etait-elle bonne*

Elle s'approcha pour se mettre à côté de lui et regarda le cours d'eau.

Aiko : c'est beau n'est-ce pas ? Dangereux mais c'est ce qui fait sa beauté je pense -elle le regarda et vit qu'il attendait quelque chose- ah ! excuse moi. Je suis Aiko, Aiko Kishi -elle sourit et lui tendit la main- Enchantée de te rencontrer Ezreal.

Il lui serra la main puis elle répéta sa question car il l'intriguait beaucoup.

Aiko : Alors ... maintenant tu veux me dire ce que tu fais ici ? Je suis professeur donc j'ai le droit de savoir ! -dit-elle en plaisantant-

Elle était directe mais sa curiosité était trop grande.

Côté à côte. La question de leur origine ou de leur point commun n'était plus d'actualité. Du moins, c'est ce qui semble paraitre. Elle se présenta. Aiko Kishi. Un nouveau à mettre sur une nouvelle tête. De manière simple, il répondit à la poignée de main qu'elle lui tendait.
Puis, elle reprit la parole. Et là, autre surprise. Elle est professeur. Autant être direct n'est pas un souci pour Ezreal, autant savoir qu'il a en face de lui, une personne, hiérarchiquement plus haut placé, fait qu'il était vraiment surpris et un peu gêné de sa trop grande franchise.

"Euh... Vous êtes professeur... Euh. D'accord.. Donc bah... Je trainais en fait. Je connais pas le lieu, du coup, je visite. Et... Professeur de quoi ? "

Voilà notre Ezreal qui parlait de manière moins "fonce dans le tas". C'était une sacrée surprise. Pas qu'il criant avoir des soucis, mais autant il aimerait ne pas se faire remarquer dès le début. Il aimerait une entrée simple et sans casse.

" Hm. Au fait, je peux me permettre de vous demander ce que vous faisiez ici aussi ? Pas que je sois prof' pour vous forcez mais bon, puisqu'on est là à parler, autant le faire en entier..."

Ezreal venait de récupérer son assurance et reparlait avec le plus grand naturel possible. S'adressant à la femme devant lui, comme une personne qu'il croiserait n'importe où. Plus qu'à espérer qu'il ne soit pas tombé sur une femme coincée.

Le fait qu'elle soit professeur eut l'air de le surprendre sur le coup mais il finit par reprendre de l'assurance. Aiko fut rassuré elle avait craint de lui avoir fait peur.

Ezreal : Hm. Au fait, je peux me permettre de vous demander ce que vous faisiez ici aussi ? Pas que je sois prof' pour vous forcez mais bon, puisqu'on est là à parler, autant le faire en entier...

Aiko : Oui bien sûr je suis d'accord avec toi -elle continua de parler tout en regardant le cours d'eau- Je suis prof' de sport. Pour te dire la vérité je ne sais pas pourquoi je suis ici, je me baladais dans le château, perdu dans mes pensées et quand je me suis réveillé on va dire, j'étais sur ce pont et je t'ai sen... vu -se corrigea t-elle- et je me suis approché par curiosité.

Elle le regarda et rigola.

Aiko : Étrange non ? -elle hésita un moment et se pinça les lèvres mais se lança tout de même- Tout à l'heure tu as dit que tu avais l'impression que j'étais ... comme toi. J'ai cette impression aussi, donc nous devrions peut être arrêter de jouer non ? Qu'es tu ?

Aie ! Elle regrettait ce qu'elle as dit, mais bon ce qui est fait est fait ! Au pire elle se dit qu'il la prendra pour une folle mais tant pis.

Aiko : Désolé ... Je peux partir si ma présence te gêne, après tout tu était là avant moi.

Une personne bien tête en l'air pour arriver jusque là sans s'en être aperçu. Ezreal n'est pas mieux sur ce point, il ne l'a même pas senti arrivé, ce qui aurait pu poser problème. Sa manière de parler était naturelle, il n'y avait pas de gêne, ni ce sentiment de professeur à élève.
Elle rigola même en sa présence, jusqu'à faire un peu d'humour mais s'arrêta très vite pour poser la question qui fâche.

"Arrêter de jouer hein ?... "

Avant même qu'il ne puisse développer sa phrase, elle se rattrapa, montrant le signe d'un amère regret. Ezreal n'était pas dupe. Trop de coïncidence, trop de mystère.

" Avant de vouloir partir, il faudrait peut-être assumer ce que tu dis non. Je veux dire, tu me demandes une chose, tu cherches à être sûre de ne pas être folle. En fait, non, tu as juste l'impression que c'est irréelle. A vrai dire, pour moi aussi, je n'ai pas souvent eu l'occasion de croiser d'autres comme moi excepté ma famille. "

Ed' marqua une pause, et il la fixa. Il avait fait sauté toute barrière sociale. Il lui parlait comme à n'importe quel autre individu qui lui serait plus ou moins proche ou égal. Ne cherchant même plus à blaguer, son air était tout ce qu'il y avait de plus sérieux.

" D'ailleurs. "Qu'es-tu ?", c'est bien ce que tu m'as demandé ? Eh bien, ton flair ne doit pas se tromper. Je suis sûr que tu l'as compris. De toute façon, tu me l'aurais pas demandé sinon, je crois qu'on s'est trop pris la tête, l'un et l'autre à essayer de savoir si nos sens ne se trompaient pas. Mais bon, ça serait con que spécialement maintenant, quand on est entre nous, ça coince. Alors que suis-je ? ... Me faut-il réellement le dire ? "

Tout deux étaient fixés. Le jeu était terminé. La confirmation qu'ils étaient des êtres de la même race changea radicalement la donne. Ezreal ne montra pas de joie particulièrement contrairement à son homologue qui avait l'air joyeuse. En tout cas, ces deux là ne pourront que s'entre-aider, sauf si leurs mentalités sont opposés.

D'ailleurs, cette question allait vite avoir une réponse. Elle parlait. Sans gêne et allant droit à l'essentiel. Pas de superflu. C'est une qualité, que notre ami apprécie. La seule chose dérangeante, est qu'une des questions lui rappelle amèrement la raison de sa venue.

" Hm... Ouai. Je peux comprendre ce que ça fait d'avoir des semblables avec soi, et je suis venu totalement seul. Et à moins que je ne sois pas le dernier à être arrivé ces derniers jours, si, je suis le dernier arrivé. "

Sur ces mots, Ezreal s'appuya quelque peu avant de finalement, se décider à s'asseoir sur le rebord du du pont.

" Donc, tu me dis qu'il y en a d'autres encore à part nous deux ? Eh bien. Ca ne me déplairait pas de le rencontrer. Nous ne devons pas être très nombreux j'imagine... "

Avoir d'autres compagnons de race en ces lieux, est une chose à laquelle, Ed' ne s'y attendait pas. Le seul souci qu'il a, est d'être là, juste pour faire le moins de dégat possible. Il le sait et ce n'est pas pour le plaire. Peut-être ces congénères sont comme lui ? Sont-ils là pour les mêmes raisons ? Il devait le savoir un minimum mais il ne voulait pas le faire de manière "brute".

"Dis moi... Tu es originaire d'ici ?"

Aiko alla s'asseoir à côté de lui. Il était assez difficile à cerner pour Aiko mais elle le trouvait sympathique tout de même.

Ezreal : Donc tu me dis qu'il y en a d'autres à part nous deux ? Eh bien. Ça ne me déplairait pas de le rencontrer. Nous ne devons pas être très nombreux j'imagine... Dis moi, es tu originaire d'ici ?

Aiko ne prit même pas la peine de réfléchir à sa réponse, elle répondit de suite.

Aiko : Oui avec lui, toi et moi nous sommes 3 loups dans ce château. J'essaierais d'arranger une rencontre pour que vous fassiez connaissance tout les deux. -elle sourit- Non je ne suis pas originaire d'ici, Je suis née au Japon et suite à ma transformation en ce que je suis aujourd'hui j'ai beaucoup voyagé, jusqu'à ce que j'arrive ici. J’avais entendu dire qu'il recherchait un prof de sport alors je me suis proposée, j'en avais assez de ne pas avoir de point de chute ... puis j'ai fait la connaissance de Zach et maintenant je ne me vois plus repartir d'ici dans l'immédiat.

Il avait écouté attentivement son histoire, sans rien dire, juste écouté. Ce silence fit rire Aiko.

Aiko : Et toi Ezreal ? D’où es tu originaire et comment es tu arrivé dans ce lieu ?

Aiko racontait un peu sa vie et Ez put en comprendre qu'elle n'était pas une pure sang. En tout cas, le passé de voyageur fit sourire notre ami. A croire que tous les loups-garous sont voués à voyager. En tout cas, tout allait bien jusqu'à la question qui fâche. Comment était-il arrivé ici ? Le concours de circonstances qui font que le jeune homme soit ici, est si macabre qu'en parler, même à un congénère n'est pas simple.
Son air s'assombrit. Réfléchissant à la manière dont il pourrait le dire, où s'il devait détourner quelque peu les faits...

" Je suis originaire d'Angleterre. J'ai aussi beaucoup voyager dans ma vie... Et comment j'ai fini ici ? ... Il me fallait un lieu de vie, où, les mauvais moments que j'ai eu ne se répètent pas encore. Pour ma part, je suis un sang pur. Mon père et ma mère sont également des loups-garous, nous avons énormément voyagé dans un but qui m'était resté longtemps inconnu... Au cours des voyages, pas mal de chose se sont déroulés. Mais dis moi, vois-tu cette capacité à devenir loup-garous comme une malédiction ou une bénédiction ? "

Un sourire en coin se dessina. Pour lui, la plupart des gens voient ce pouvoir comme béni. Après tout, il confère la puissance. Enfin, Ezreal aura été plus ou moins clair à la question qui lui a été posé, et avait continué avec d'autres questions pour noyer le poisson. Avoué avoir commis des meurtres, n'est réellement pas une chose facile.

Aiko fut très étonné, elle descendit du rebord pour lui faire face, les yeux dans les yeux.

Aiko : Des sangs purs ? Ça existe dans notre race ?

Elle tombait dénue, après tout elle n'avait jamais rencontré d'autres loups que Zach jusqu’à aujourd'hui et lui aussi avait était transformé.

Aiko : waouh ! Ben ça alors ...

Son étonnement fit sourire Ezreal. Elle oublia cela et se concentra sur sa question.

Aiko : Il est difficile de répondre à ta question ... Je le vois un peu des deux à vrai dire. C'est une bénédiction car quand je suis louve, je me sens libre ... Mais une malédiction car on est seul, peu de gens peuvent comprendre, et, ces soudains accès de colère qui sont incontrôlables ... -elle plongea dans ses souvenirs- et ce pouvoir peut parfois conduire à faire des meurtres ...

Elle fit un sourire pour dissimuler sa peine, mais évita de regarder Ezreal dans les yeux car elle n’était pas très bonne comédienne.

Aiko : Si bien, il faut apprendre a vivre avec ce don, qu'on l'aime ou non.

Voulant éviter une question elle s'empressa de dire quelque chose pour changer de sujet.

Aiko : Tu as parlé de mauvais moments ... je ne te demande pas quels genre de mauvais moments, je pense que sang pur ou non, nous devons tous avoir le même passé tragique ... Un passé fait de larmes, de sang, de colère ...

Elle soupira.

Aiko semble ne jamais avoir vu de sang pur dans sa vie. Pourtant Ezreal trouve plus étrange le fait qu'elle ait été transformée, plutôt qu'il soit un sang pur. Pour lui, le seul moyen d'être comme ça, est d'être né de loup-garou. A moins que les légendes disent vrais. Dans tous les cas, qu'importe comment elle est devenue ainsi, elle est une "sœur de race" à présent.
Et elle devait répondre à une question qui tenait beaucoup à Ez'. La réponse est assez ambiguë mais a le mérite d'être clair et véridique. De plus, dans sa réponse, Ezreal reconnu quelque peu son passé, en effet, ce pouvoir pouvait conduire à commettre des meurtres, même des massacres. Sur ce point, ces deux loups semblaient avoir un point commun.

" Je vois... Je vois parfaitement ce que tu veux dire. La liberté que nous avons en tant que tel, a un prix. Ce prix, est cher payé. Ces soirs de pleine lune où rien ne nous est contrôlable, où seule la haine et nos instincts animaux guident nos actions. Ainsi, j'en viens à te répondre, que, oui, nous avons surement, tous ce passé lourd de sang. C'est une force terrifiante qui nous a été confié. "

Ezreal soupira. Il est incroyable que malgré le fait que tout deux semblent avoir commis des meurtres, aucun ne souhaite le dire clairement. Préférant laisser de gros sous-entendu. Du moins, c'est ainsi que le Duncan voyait les choses.

" Je suis né de parent loups garous, j'ai été élevé tel un sang pur. J'ai appris à maitriser mon pouvoir avec eux. Cependant, j'ai aussi appris qu'il y avait un ennemi que je ne pouvais pas combattre, un ennemi qui a chaque bataille, m'écrase, et me transforme en un monstre. Une bête sanguinaire, que même mes parents ne pouvaient arrêter, pour cause, ils se cachaient pour faire le moins de dégâts. Ce pouvoir, que j'ai de naissance, n'est pour moi, rien d'autre qu'une malédiction. "

A ce moment là, Ezreal venait de s'ouvrir un peu plus, à celle, qui serait surement, l'une des seuls personnes du château à pouvoir le comprendre. De toute façon, à quoi bon se renfermer, il a, à ses côtés, ce qui ne peut être qu'une amie qui pourra comprendre ce qu'il vit.

Aiko avait écouté attentivement ce que disait Ezreal, elle senti qu'il devait avoir beaucoup souffert dans son passé ... comme elle.

Aiko : Enfin ! tel est notre destin, malédiction ou pas nous nous devons de vivre avec ... si bien nous n'avons pas vraiment le choix ... -Elle le regarda- Je dois te dire qu'au premier regard tu parait être quelqu'un de méchant, enfin je veux dire quelqu'un à qui on aimerait pas se frotter mais quand on creuse un peu ta carapace on vit que tu es quelqu'un de bon.

Elle lui sourit, elle le connaissait que depuis peu mais le considérait déjà comme un ami.

Aiko : Ça me soulage de rencontrer d'autres personnes comme moi ... ça enlève le poids de la solitude on va dire ... Je t'apprécie donc je vais te mettre ne garde -son air devint sérieux- Fais attention à toi, il y as pas mal de vampires par ici, je me doute que tu as du les sentir peut être même en rencontrer mais je te le dit au cas ou -elle sourit- méfie toi surtout de Cyril Black ... c'est le pire que j'ai rencontré jusqu'à maintenant ! -ses yeux se remplirent de colère et de haine- Je regrette de ne pas lui avoir arraché la tête !

Elle tremblait, l'image de Cyril la mettait hors d'elle. Quand elle finit par se calmer elle regarda Ezreal et s'excusa.

Aiko : Désolé, je contrôle mal la colère.

Un sourire en coin vint à la réponse de son interlocutrice. Sa franchise était réellement une qualité, cependant, la carrure d'Ezreal n'est en rien une carapace, juste un espoir perdu.

" Ce physique n'est pas une carapace, j'ai toujours cru qu'un bon mental, devait être lié à un bon physique, et qu'ainsi, je me contrôlerai mieux. Enfin, dommage que ça n'a pas été vrai... Dans tous les cas, c'est gentil. "

Sur ces mots, s'enchaina l'avertissement d'Aiko. A priori, il y avait des vampires ici, jusque-là, Ez' l'avait déjà remarqué, ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il y en avait, qui faisait la guerre entre vampire et loup-garou. Ou alors, ce Cyril est un vampire qui aime se battre. Quant à Aiko, son regret de ne pas avoir été jusqu'à le tuer, voilà donc un loup-garou qui pourrait se faire passer pour un sang pur, sans aucun souci. Surtout lorsque l'on regarde sa réaction, elle commençait à s'emporter.
Néanmoins, sans qu'elle ait eu une aide extérieure, elle se calma et s'excusa.

" Il n'y a pas de problème. Je suppose que nous avons tous, en tant qu'humain, quelque chose qui nous met hors de nous. Après tout, nous ne sommes pas seulement des loups garous. Je prendrai garde à ce Cyril, mais bon, ça m'arrangeait si je ne devais pas en arriver à la violence. Je ne suis pas comme mes parents, je n’irai pas tuer tout ce qui gêne quoi. "

Ezreal soupira à en repensant à la manière d'agir de ses géniteurs, qui consistaient à éliminer tout individu gênant le secret ou la vie même de la famille. Radical et sans sommation, au moins, personne ne pouvait remettre en doute leur statut de bête sanguinaire. En attendant, Ed', se méfier d'une personne, il veut bien mais sans savoir, c'est compliqué.

" Cependant, si tu pouvais me dire, pourquoi, ça me faciliterai la tâche. Se méfier est une chose, se méfier aveuglément, en est une autre, que je n'aime pas. "

Aiko en resta bouche bée ... Un loup garou qui n'avait pas l'air d'avoir de problèmes avec les vampires. Décidément il ne cessait de la surprendre.

Aiko : J'allais rire, mais ton regard me montre que tu es sérieux en disant cela. Toi et tes parents ne vous battaient pas contre les vampires ? Enfin si d'après ce que tu m'as dit, tes parents oui, mais pas toi.

Il avait l'air vexé et croisait les bras sur sa poitrine.

Aiko : Désolé si je t'ai vexé, c'est juste que ... C'est pas tout les jours qu'on voit un loup "pacifiste" -elle rit gentiment- En tout cas, que tu ne te mêle pas de cette guerre des loups contre les vampires te regarde, tu en as le droit, mais reste méfiant vis a vis de Cyril. Il est véritablement cinglé ... -elle repensa à leurs rencontre a la plage- Je le tenais, sa folie me déstabilisait ... De plus c'est un originel, le mordre signifierait une mort lente pour l'attaquant. Son venin se serait insinuer dans mon corps, certes je l'aurais tué mais j'y aurais laissé la vie aussi.

Il était toujours là, les bras croisés

Aiko : Tu ne dois pas comprendre pourquoi je les déteste ces vampires ... A la base je ne savais pas leur existence mais lorsque j'en ai rencontrée pour la première fois, ils ont tenté de me tuer, et commettait des crimes horribles ... -elle soupira de lassitude- Dès lors tout ceux que j'ai rencontré était des créatures maléfiques et je me disais que à chaque vampire que je tuais, je rendais service à l'humanité en quelque sorte ... Attention je ne me prends pas pour une héroïne non plus ... Mais depuis que j'en ai rencontré deux vampires la dernière fois a la foret, je ne sais plus s'ils sont tous maléfiques, les deux vampires que j'ai croisés n'avaient pas l'air méchant, et ils ressentaient des sentiments forts l'un pour l'autre... Donc maintenant je me demande si cela vaut vraiment le coup après tout. Mais ce Cyril, lui ! Je me ferrais une joie un jour de le tuer.

Elle parlait beaucoup et se demandait s'il n'en avait pas marre à force. Mais une question lui trottait dans la tête.

Aiko : Dit moi, Ezreal ... Pourquoi es tu pacifique ? J'aimerais comprendre ce qui te motive à l'être.

Elle essaya de l'imiter en croisant les bras et en le fixant, mais elle avait plutôt l'air ridicule et sa bêtise la fit rire.

Ezreal s'attendait à une moquerie face à sa non-croisade contre les vampires mais pas à ce qu'on doute de ce qu'il avait dit. Il ne réagissait pas vraiment, et quelque peu par lassitude de ces clichés qui devaient absolument être réalité, il croisa ses bras. S'en suit des excuses et une explication face à sa réaction. Ezreal souriait.
Aiko semblait bien inspiré tout d'un coup. Le Duncan l'écouta, sans broncher, sans rien ajouter, l'écoutant docilement raconter ce qu'elle avait à dire. Ce Cyril est un être qu'elle déteste, et qui semble également dangereux. Ensuite, elle s'expliqua sur sa croisade.

* Voilà donc la raison de son combat. Hm... *

Ezreal commença à avoir un air sombre. Ce qu'elle disait, le touchait. Malgré le fait, qu'elle parlait de vampire, il se reconnut dans ces anecdotes. Aiko lui posa d'ailleurs la question que Ed' aurait voulu éviter mais face, à toutes ces confidences, et face à son visage sombre, mentir se verrait bien trop facilement.

" Pourquoi suis-je pacifiste ?... J'ai bien peur que ce terme ne pourrait me désigner. Un pacifiste, ne fait pas verser le sang. Ces vampires qui commentent des crimes horribles, face à un loup-garou, sous le joug dans la pleine lune, se transforme, et tue sans compter, sans distinction de race, de nature, d'âge, et de sexe, crois-tu vraiment que ce loup est meilleur que les vampires ? Certains pourront dire, que ce loup ne contrôlait pas ce qu'il faisait, que la pleine lune le rendait meurtrier mais au final, il sait ce qu'il a fait, et même s'il ne l'a pas voulu, il avait les mains pleine de sang, et la conscience, pleine de vies innocentes arrachées. "

Le ton d'Ezreal était sombre et à la fois mélancolique, son air était plus que sérieux, avec un mélange ténébreux. Il venait, de parler de lui, à la troisième personne, pour désigner son autre côté meurtrier. Pour lui, cette forme de loup-garou qu'il prenait, n'était pas lui. C'était un autre être, dirigé par la haine et la soif de sang.

" Je ne peux donc pas, me permettre de penser comme toi. Je n'ai aucun droit de le faire. Réellement aucun droit... "

Ezreal avait l'air peiné lorsqu'il parlait. Il fit de la peine à Aiko, mais elle n'en était pas d'accord avec lui pour autant.

Aiko : Un loup n'y peut rien les jours de pleine lune, elle le contrôle, il s'en souvient mais n'y peut rien ... En s'enfermant les soirs de pleine lune il peut y remédier si vraiment il est embêté de tuer des êtres innocents alors que les vampires eux ... sauf s'ils sont jeunes vampires bien sûr, peuvent se contrôler mais ne le font pas ... Ils choisissent de tuer, pas nous. Tout est une histoire de choix ici ...

Elle avait un air sérieux, même s'il lui faisait de la peine et qu'elle comprenait son point de vue, elle ne pouvait être d'accord avec lui. Être d'accord avec lui signifierait renoncer à ce qu'elle à toujours cru et défendu.

Aiko : C'est plutôt étrange tout de même ... tu es né loup et néanmoins tu as l'air de ne pas accepter ce que tu es, totalement accepté ce que tu es alors que moi qui ai était mordu, je m'y suis fait ... C'est vraiment étrange.

Elle ne voulait pas le vexer ou se le mettre à dos, elle disait juste ce qu'elle pensait, son point de vue.

Aiko : Enfin je ne dis pas ça pour que tu te batte à mes côtés bien sur -elle lui sourit et lui pris les mains- Je veux juste te mettre en garde pour qu'il ne t'arrive rien, car après tout nous sommes un peu de la même famille on va dire ... et dans une famille on se doit de se protéger pour ma part.

Elle se recula et rigola.

Aiko : Tu dois me trouver stupide ... -elle continuer de rire- enfin ! Fait juste attention à ce Cyril.

Quelle personnage cette Aiko. Les paroles que le Duncan avait prononcées ne semblaient pas du tout lui convenir. Elle lui montra un autre point de vu. Un point de vu, plutôt réconfortant, ses parents lui disant juste que c'était dans leur nature, elle, elle adoucit les choses. Par la même occasion, elle dénigrait les vampires, il était à présent clair qu'elle ne les aimait pas le moins du monde.

Ceux qui suivit, vexait Ezreal. Lui qui était un sang pur, n'avait pas cette conviction de guerre qu'ont les autres de sa race. Surement aurait-elle fait un excellent sang pur. Il continua à l'écouter. Il était devenu quelque peu passif, ne comprenant pas totalement certaines de ses gestuelles, mais une chose est sûre, cette personne fera office de grand soutien. Enfin, Ezreal n'est pas non plus le genre de personne à dépendre. Lorsque la demoiselle termina son discours. Ezreal se leva.

" Tu as une façon de voir les choses intéressantes. Il est sûr que nous n'agissons pas par choix lors de ces moments-là. Cependant, le résultat est-il si différent ? La douleur ressentie par les familles est-elle différente ? Crois-tu que ces personnes pourront nous pardonner plus facilement, sous prétexte, qu'on ne se contrôlait pas ? "

Ezreal souria. Il s'avança vers Aiko et la fixa.

" Franchement, tu es intéressante. Par contre, j'assume d'être moi. Je n'hésiterai en aucun cas à tuer, quiconque sera un ennemi. Je suis né, j'ai grandis, et appris à utiliser ce qui m'a été légué par le sang. Néanmoins, je n'irai pas combattre à tout bout de champs. J'estime que suffisamment d'entre nous, se tapent sur la gueule de l'un et l'autre, que j'en sois ou non, ne changera rien. Telle est la mentalité léguée par mes parents. "Tue celui qui te blesse, anéantis celui qui fera du mal à tes proches". C'est aussi simple que ça. "

Ezreal se tourna à nouveau et se dirigea un peu plus vers le bord du pont.

" Je suis loin de te trouver stupide. J'aime ta façon de voir les choses, et j'accepte tes raisons de faire ta croisade. Tu te doutes bien que je n’irai pas te suivre, sauf si celui que tu combats, est la cible de ma haine. J'assume d'être moi, supporte beaucoup moins le poids des vies humaines que j'ai sur mes épaules mais au final, comme tu le dis, on forme une sorte de famille. Si tu as des soucis, par principe, je t'aiderai. Même si pour ça, il faut une nouvelle fois verser le sang. "